Le projet d’une pièce en trois épisodes centrés sur quatre personnages, deux couples : Yann et Nawab, Coralie et Soheil, chacun confrontés à leur manière à un « deuil clandestin ».
Quelque chose de clandestin est quelque chose qui se vit en cachette et a un caractère illicite.
Le deuil de Yann est « clandestin » de manière évidente : il pleure la mort de son amant, impossible de montrer sa peine à celui à qui il n’a pas été fidèle.
Le deuil de Coralie et Soheil a pu se vivre aux yeux de tous, mais pas trop longtemps.
Nawab porte en lui un rapport complexe à son pays d’enfance, les Comores, si complexe qu’il en est comme endeuillé. Comment en parler, comment faire exister ce deuil-là ?
Les quatre personnages de cette pièce feront eux aussi ce qu’ils peuvent pour composer avec leurs morts, continuer à créer, à dire, à aimer.
Yann : Tu imagines si on changeait de couleur en fonction de notre état intérieur ?
Coralie : Par exemple devenir gris quand c’est la tristesse ?
Yann : Oui, ou translucide.
Coralie : Ou alors on changerait d’odeur.
Yann : Plus compliqué en société.
Coralie : Quand j’étais enfant et adolescente, souvent je venais de pleurer longtemps, ou je me
sentais vide, ou fissurée, mais on me disait que j’avais bonne mine.
Yann : Là, tu serais quelle couleur ?
Coralie : Là, je dirais que j’ai la joie bleue électrique. Partir en haute-mer ça me rendrait bleue-
électrique. Toi ?
Yann : Moi, noir et vert.
Coralie : Grand contraste
Yann : Voilà.
Mona El Yafi
Une coproduction Le Vivat – Scène Conventionnée d’Armentières • Discussions en cours avec différents lieux des Hauts-de-France
Avec le soutien de La Chartreuse – Centre national des écritures du spectacle (Villeneuve-lès-Avignon)
Mona El Yafi
Ayouba Ali
Ayouba Ali, Céline Millat Baumgartner, Ali Esmili, Vincent Reverte
Clarisse Delile
Najib El Yafi
Gwladys Duthil
2 décembre 2024
Écriture, Forme plateau, Mise en scène